Zeuzera pyrina (Linné, 1758)
La Coquette ou Zeuzère du poirrier ou Zeuzère du marronier
Cossidae - Zeuzerinae
Ste Flaive des Loups (85) 28 juillet 2007 - (c) Michel Clemot
Mâle
Zeuzera pyrina France la Chevrolière 44118 les Perrières -18.VII.2010- alt.6m Piège lumineux UV Leg R.Noel
REPARTITION
Liste des pays européens où Zeuzera pyrina a été recensée
Albanie, Andorre, Autriche, Iles Baléares, Biélorussie, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Royaume-Uni, Bulgarie, Crète, Corse, Croatie, Cyclades, Chypre, Rep.Tchèque, Danemark, Dodécanese, Turquie européenne, Finlande, France, Allemagne, Gibraltar, Grèce, Hongrie, Italie, Kalingrad, Lettonie, Liechtenstein, Lithuanie, Luxembourg, Macédoine, Malte, Iles du nord de la mer Egée, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie, Russie (sauf le nord), Sardègne, Sicile, Slovakie, Slovénie, Espagne, Suisse, Suède, Pays-Bas, Ukraine, Yugosalvie.
Répartition holarctique (Europe, Afrique du nord, Asie tempérée et Amérique du Nord), toute l'Europe excepté les extrèmes septentrionaux.
En France
Toute la France et la Corse, lépidoptère répandu et souvent abondant.
ORIGINE DU NOM
Le nom de genre "Zeuzera" a été inventé par Latreille en 1804, l'origine de ce nom est "obscure".
"Pyrina" vient de "Pyrus": le poirier, l'une de ses plantes hôtes.
DEGATS
La larve de la Zeuzère du Poirier est xylophage et se nourrit de bois vivant, creusant ses galeries dans les branches et troncs des jeunes arbres de nombreuses espèces à feuilles caduques. Cette espèce est crainte en pépinière, en jeune plantations d'allignements urbains, arboriculture ornementale...
Les dégats de Zeuzera pyrina sont difficilement distinguables des dégats d'autres ravageurs tel Cossus cossus. Ceux-ci sont liés aux galeries creusées par les larves et sont généralement caractérisés par:
-Un dessèchement des rameaux, branches ou charpentières, suite à la destruction des vaisseaux conducteurs.
-Des cassures de branches suite à une fragilisation par le forage de galeries ou de jeunes troncs au niveau du houppier, entrainent une perte de la flèche de l'arbre ou la mort de celui-ci.
-Affaiblissement de l'arbre par attaques répétées sur plusieurs années.
Le dégats les plus caractéristique est une galerie plus ou moins circulaire, pouvant faire le tour complet de la branche dans certain cas, au niveau de la cassure de la flèche ou d'une branche.
Ces dégats sous corticaux sont parfois visible de l'extérieurs car peuvent provoquer un éclatement de l'écorce (fréquent sur platane). La présence d'une chenille peut aussi être détectée par le rejet de fins copeaux de bois ou de crottes de couleur jaune orange à la base de trous d'entrée ou au pied de l'arbre infesté.
Les galeries médullaires (sens de la longueur du tronc/branche) sont toujours ascendantes d'une longueur moyenne de 35cm pour une larve de 2 ans.
Les dégats de la Zeuzère sont souvent confondus avec ceux de Cossus cossus. Celui-ci s'attaque cependant plutôt aux arbres dépérissants, uniquement aux troncs et la section de galerie est de forme ovale.
Une étude conduite par les Services de Protection des Végétaux a été menée en 2005 pour évaluer les réels dégats de la Zeuzère suite à des soupçons de croissance des nuisances en 1990.
En pépinières fruitières et ornementales, les rapporteurs de la Sous-Direction de la qualité et de la Protection des Végétaux montre que la présence de la zeuzère est en augmentation dans le Sud-Ouest, le Sud-Est et le Nord-Ouest de la France depuis 2002, pommiers, érables et tilleul étant les essences les plus touchées. La detection des infestations se fait principalement sur les troncs et est généralement tardive.
Les pépinéristes déclarent quant à eux que les infestations sont peu fréquentes (< à 1% des arbres) et jugés peu importants. Les dégats sont attribués à la proximité de vergers fruitiers non-cultivés et infestés de Zeuzères. Les dégats recessés sont jugés soit en diminution, soit stable depuis 1990.
En milieu urbain, la répartition de la zeuzère est nationnale mais majoritairement méridionale. Les essences les plus fréquement touchées sont l'érable, le tilleul, le frêne, le peuplier et le platane (62.7% des cas d'infestation). Les dégats sont majoritairement des cassures de branches ou des modifications du port de l'arbre suite à une cassure de la flèche. Les jeunes arbres transplantés de moins de 3 ans sont les plus touchés: l'infestation prenant probablement sa source dans les pépinières d'origine.
Il est interessant de noter que l'environnement immédiat de l'arbre (parc naturel, artificiel etc...) a très peu d'influence sur l'importance des contaminations.
La fréquence des dégats est en stagnation, voire diminution dans les régions méridonales tandis qu'elle semble en augmentation légère dans le reste de la France depuis 1990 (adoucissement du climat?).
PLANTES HOTES
Liste des espèces végétales hôtes avec fréquence d'infestation:
Arbres fruitiers:
Fréquence importante: pommier (Malus), poirier (Pyrus), noyer (Juglans), olivier (Olea)
Fréquence faible à moyenne : prunier (Prunus), cerisier (Prunus), châtaignier (Castanea), cognassier (Cydonia), grenadier (Punica), agrume (Citrus).
Arbres d'ornement
Fréquence importante: pommier (Malus), poirier (Pyrus), érable (Acer), tilleul (Tilia), frêne (Fraxinus), peuplier (Populus), platane (Platanus).
Fréquence moyenne: marronier (Aesculus), saule (Salix), bouleau (Betula), chêne (Quercus), sorbier (Sorbus), tulipier (Liridendron), hêtre (Fagus), charme (Carpinus).
Fréquence faible: houx (Ilex), aulne (Alnus), Prunus, mognolia (Magnilia), Paulownia, chicot du Canada (Gymnocladus), noisetier (Corylus), orme (Ulmus).
Mentions anecdotiques: micocoulier (Celtis), sophora (Sophora), catalpa (Catalpa), arbre de soie (Albizia), arbre de Judée (Cercis), robinier faux acacia (Robinia).
Arbisseaux grimpants
Fréquence faible: vigne (Vitis)
Arbustes
Fréquence faible: tamaris (Tamarix), cotonéaster (Cotoneaster), lilas (Syringa), chèvrefeuille arbustif (Lonicera), troène (Ligustrum), mahonia (Mahonia), viorne (Viburnum), sureau (Sambucus), spirée (Spiraea), rhododendron (Rhododendron), azalée (Azalea).
Autres plantes hôtes sans mention de fréquence:
Gui (Viscumalbum), merisier à grappe (Prunus padus), argousier (Hippophaë rhamnoides), aubépine (Crataegus), groseillier (Ribes).
ENNEMIS NATURELS
(France et Italie)
Parasitoïdes
|
Hyménoptères icheumonidae |
Neoxorides nitens Dolichomitus messor Diadegma terebrans Pristomerus vulnerrator |
|
Hyménopères ichneumonidae |
Horogenes gigantea Szepl. Pimplinae |
||
Hyménoptère braconidae |
Dolichogenidae laevigata Helcon sp. |
||
Hyménoptère braconidae |
Microgaster sp.
|
||
Hyménoptère braconidae |
Alysiinae sp.
|
||
Hyménoptère chalcididae |
Elasmus sp. Enderus sp. Lithomastix truncatella Dalm. Schreineria zeuzera Ashm. |
||
Diptères phoridae |
Megaselia praecusta |
||
Diptère agromyzidae |
Odinia meijerei |
||
Hyménoptère pteromalidae |
Perilampus tristis |
||
Prédateurs |
Fourmis |
||
Oiseaux |
Grimpereau et pics |
||
Champignons et entomopathogènes |
Deutéromycètes moniales |
Beauveria bassiana Fusarium solani |
|
Deutéromycètes dematiacées |
Hirsutella thompsonii var.synnematosa |
||
zygomycètes |
Mucor hiemalis |
||
Source bibliographique:
La zeuzère en pépinière et espaces verts : biologie, dégâts et évolution des infestations / Gilbert CHAUVEL / PHM. Revue horticole, 2006