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Lépidoptera
Exemples de spécimens de
collection
Mâle
Macrothylacia rubi France La Chevroliere 44118 Les Perrières -12.06.10- alt.6m
Piege lumienux lamp.vap.merc. mâle . leg.R.Noel
Femelle
Macrothylacia rubi France La Chevroliere 44118 Les Perrières -17.05.10- alt.6m Piege lumienux lamp.vap.merc. femelle .
leg.R.Noel
In
Natura
Macrothylacia rubi -femelle
Mai 2006 - Ste Flaive des loups (85)
Biologie
Une fois fécondée et après quelques jours de
gestation, la femelle Bombyx d'un vol effréné, la bedaine bien remplie, cherche un lieu pour déposer ses oeufs. Elles arrivent souvent dans la deuxième moitié du mois de mai, on peut en voir
quelques une en soirée aux abords des fenêtres, il suffit de les brusquer un peu pour qu'elles se mettent à pondre et il n'est pas rare de trouver une bonne cinquantaine d'oeufs dans le fond d'un
bocal, ou sur mon drap de chasse d'ailleurs...
Ponte de Macrothylacia rubi sur un drap de piège lumineux
Les oeufs sont recouverts d'une substance liquide sécrétée par la femelle, cette substance durcit avec le temps,
assurant la cohésion et l'accroche des oeufs à leur support.
Une ponte compte environ 200 oeufs lorsqu'elle se déroule dans de bonnes conditions, ils sont lisses, couleur crème
ourlés de brun et leur forme me fait penser à des "werther's original" (Bonbons au caramel ma foi succulents); voici quelques oeufs, plutôt
balaises (environ 1mm, ce qui n'est pas mal!).
Ponte partielle de Macrothylacia rubi
Puis, après une semaine d'incubation (environ),
c'est l'éclosion! Les petites chenilles sortent de l'oeuf, le dévorent puis partent à la recherche de nourriture, à savoir de belles bonnes ronces (Rubus) (pour un Bombyx de la ronce, c'est
normal). Mais apprécient tout autant les feuilles de mûriers (Rubus), framboisiers (Rubus), fraisiers (Fragaria), potentilles (Potentia), trèfle (Trifolium), abricotier, prunier, cerisier,
pêcher, amandier (Prunus)... Bref cette chenille n'est pas difficile, d'où son appellation vernaculaire de "Polyphage".
Éclosion des
chenilles de Macrothylacia rubi.
En attente de croissance de mes petites
chenilles...
(Chenille hors élevage)
Après quelques mois de goinfrages intensifs, mes chenilles autrefois toutes petites, toutes migonnes sont devenues
de beaux monstres poilus en cet fin d'été, elles ont atteintes leur stade final et elles vont ainsi attendre l'hivers venir, se trouver un petit coin tranquil et attendre le primptemps pour ce
métamorphoser.
Malgré cette apparence vellue, ces chenilles sont totallement inofensives et de ce fait elles ont développé une
parade défensive pour le moins amusante: la boule!!
Et oui, comme les lutteurs elles se replient sur elle même et qui plus est: poils à l'extérieur. Cette
position leur a valu l'incroyable nom vernaculaire d'anneau du diable.
Repartition
Pays européens où Macrothylacia rubi a été recensé.
Andore, Autriche, Bielorussie,
Belgique, Bosnie-Herzegovine, Grande Bretagne, Bulgarie, Corse, Croatie, Rep. Tchèque, Estonie, Turquie, Finlande, France, Allemagne, Grece, Hongrie, Irelande, Italie, Lettonie, Lituanie,
Liechtenstein, Luxembourg, Macedoine, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie, Russie, Sicile, Slovakie, Slovénie, Espagne, Suède, Pays-Bas, Ukraine,
Yougoslavie.
Répartition en France
Sûrement réparti sur l'ensemble
du territoire mais cette espèce est loin d'être abondante, elle semble d'ailleurs avoir disparu de Corse et se fait de plus en plus rare dans le
centre.
Étymologie
Je n'ai aucune certitude, je n'ai rien
trouvé au sujet de l'origine du nom de ce papillon, donc je ne puis faire que des hypothèses.
-Le nom d'espèce (2eme composante du nom
scientifique) "rubi" vient sûrement de la famille végétale des "Rubus" (Ronces, framboisiers...) dont se nourrit la chenille.
-Le nom de genre m'a donné plus de fil à
retordre; je me suis d'abord attaqué au préfixe "macro", venant du grec ancien "makrós" signifiant "long" traduit dans le sens de "taille importante", jusque là, rien de
compliqué.
Venons en à "thylacia", j'ai d'abord cru
qu'il s'agissait d'une référence au tigre de Tasmanie, la Thylacine (mi-loup, mi-félin); celui-ci fut aperçu en 1742 en Australie, les dates collent car Linné nomma ce Bombyx en 1758. Mais il ne
faut pas confondre la date de la première apparition avec celle de la nomenclature car le Thylacine ne fut nommé ainsi que fin 18ème, du coup, cette hypothèse tombe à
l'eau...
En revenant au bon vieux grec, la solution
est venue d'elle même: "Thylakos" signifie "sac, valise". Je pense donc que Linné, se retrouvant face à une femelle prète à pondre, l'abdomen bombé par les oeufs, n'eut qu'une envie: celle de
qualifier cette madame de "gros sac" soit "Macrothylacia". Mais la nomenclature évolue avec le temps, aux fils des progrets entomologiques, et Linné n'a apporté à cette bête que son nom d'espèce
"rubi"; le nom de genre "Macrothylacia ne fut apporté qu'en 1866 par un certain Rambur, du coup l'hypothèse de la Thylacine reste plausible... mais je penche tout de même pour le "gros sac",
c'est plus... disons... approprié.
Comme déjà dit dans la partie Biologie, la
chenille peut être apellée "la Polyphage" en raison du grand panel de plantes dant elle se nourrit. Elle est aussi nommé "Anneau du diable" comme dit ci-dessus.